“Jazz voyou” à domicile

En avril dernier, Raphaël Schneider nous téléphone, tout excité : les Américains Myra Melford et Ben Goldberg sont bientôt à Paris pour se produire en duo ! Elle, pianiste renommée, bricoleuse en tout genre et chantre de l’avant-garde improvisatrice ; lui, inventeur — excusez du peu — de ce qui est devenu sous la houlette d’un certain John Zorn la Radical Jewish Culture, ou la mise au goût du jour de la musique traditionnelle klezmer, c’est-à-dire yiddish. Relativement rares en Europe, ces artistes y sont tellement attendus que faute de trouver une salle, ils ont fait appel à leur copain Michel Dorbon, ingénieur dans le pétrole de jour et directeur du label RogueArt de nuit, pour accueillir leur “release party” parisienne dans son salon, devant une trentaine de personnes.

On en a donc profité pour interroger tout ce beau monde sur le pourquoi du comment de faire un (énième) label de musiques improvisées aujourd’hui, sur la genèse de cette renaissance juive, sur l’avant-garde 2.0 et sur tous ces gens qui font des choses qui ne se vendent pas. Au passage, on redéfinit (encore) le jazz, on s’interroge sur le renouvellement des ressources et des publics, et le PS en prend pour son grade. Voici donc une double émission Aux Ressources + Diagonale sonore, en anglais s’il vous plaît, consacrée à l’économie des musiques créatives, dans tous les sens du terme.

Laura & Raphaëlle